11/08/2007

Ce n’était pourtant pas ma première fois.



5h du mat’.
Nous profitions d’une tente abandonnée pour nous refugier. J’avais fait le mur. Le vent soufflait.
Ca faisait quoi ?
Quelques soirs seulement que l’on se connaissait. Sa copine était réservée. Il m’avait fallu me rabattre sur elle. Rituel puéril pseudo viril et réflexe pubère de la meute, comme on marque les vaches au fer rouge. Pourtant, ce soir-là, je la découvrais. Elle avait un corps magnifique et des yeux d’un bleu obscène. Une petite poitrine qui s’essoufflait à mesure que notre ballet de mains partait en expédition. Il y avait l’insouciance du moment et de la passion éthylique qui embrassaient nos crânes fatigués. Je n’ai rien venu venir. Le temps semblait suspendu. Sa main aussi. Puis, il a fallu que je noie le nombril de son délicieux ventre plat sous un jet crémeux reconnaissable. Trop tard. Secondes interminables. Silence. Pourtant ses yeux, eux, hurlaient. Dis-quelque chose, putain ! Dis-quelque chose ! « Tu aurais une capote ? » Silence. Je me suis endormi. Honteux.

Ce ne fut que le lendemain, en caressant son ventre au réveil, que l’horreur m’est revenue. Dur retour à la réalité. Il m’a fallu des années avant de l’assumer. De retour chez moi, je me suis promis secrètement de ne plus être un macho.
J’avais 15 ans.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

MDR... trop bon